60 millions d’euros en 5 ans
Une aventure humaine
Un cas d’école en matière de fundraising

Les fondateurs. Des leaders économiques engagés aux côtés des scientifiques bâtissent un modèle et un plan de développement. Ces derniers s’appuient sur un mix public-privé porté par une fondation. Le besoin en financement via la philanthropie est estimé à 60 millions d’euros pour les premières années de fonctionnement. Les tentatives initiales de collecte de fonds sont infructueuses. L’équipe se tourne alors vers des professionnels rodés aux techniques de collecte anglo-saxonnes.
« Comment faire pour collecter 60 millions d’euros en 5 ans, alors que l’ICM n’était pas construit, et inconnu ? »
« En France, en 2008, c’était inédit, nous l’avons fait. »
« L’équipe de Philanthrôpia, dont Céline Hacker faisait partie, bâtit un plan de campagne majeure. Il fut co-présidé par Sir LindsayOwen-Jones, alors PDG de L’Oréal, et par David de Rothschild, Banque Rothschild & Cie. Un pari gigantesque risqué qui valait le coup d’être pris ! »
La cause du Cerveau n’existe pas dans l’esprit du public. Les maladies d’Alzheimer, Parkinson, les handicaps liés à des lésions cérébrales ou de la moelle épinière sont déjà portés par des associations. Aucun lien n’est fait entre toutes ces causes. L’enjeu de la découverte complète du fonctionnement du système nerveux central n’est pas identifié. L’institut débute la construction de son chantier immense : 22 000 m2 au cœur de l’Hôpital Pitié-Salpêtrière.
Les fondateurs sont novices dans la stratégie de levée de fonds. Le projet entrepreneurial et scientifique est ambitieux, les porteurs du projet sont légitimes, engagés, reconnus et de notoriété internationale.
L’ICM a pu compter sur les soutiens de la Ville de Paris, la Région Île-de-France, l’APHP, l’ lnserm, le CNRS, l’Université Pierre & Marie Curie.
« En 8 mois, nous avons bâti le socle stratégique pour les 5 années suivantes. Un comité de Campagne a été créé réunissant de grandes personnalités du monde économique, un « tour de table » exceptionnel et engagé. »
Finalement, la campagne atteint son objectif, dans les temps, avec plus de 300 grands donateurs individuels, entreprises et fondations, en France et depuis l’étranger. Au-delà de la joie d’atteindre un objectif financier, les résultats absolument remarquables se résument ainsi…
Engagement durable. Par leur contribution active, les grands donateurs et ambassadeurs de la campagne ont fait entrer l’ICM dans le top des organisations collectrices de fonds en France. La cause est devenue d’intérêt général, répondant à des besoins sociétaux modernes.
Une communauté de soutien est née. Durable, solide, engagée, à l’origine d’un effet « boule de neige » auprès d’autres soutiens.
Frugalité. Les frais de collecte de fonds ont été réduits au strict minimum (moins de 7% d’investissement financier pour la campagne).
Esprit entrepreneurial. La collaboration des philanthropes et entreprises a consolidé l’envie du grand public de s’associer à cette aventure scientifique et entrepreneuriale.
Intelligence collective. Les scientifiques ont intégré une démarche de partenariat avec les philanthropes. Cela a produit un élan, des échanges fructueux et une proximité qui a généré des projets, des dialogues nouveaux, des partages de connaissances et d’ouverture culturelle.
« Le lancement de la campagne s’est déroulé début novembre 2008, dans un contexte de crise financière internationale. »
« La recherche sur le cerveau, c’est fondamentalement de l’innovation. La manière de solliciter se devait d’être novatrice. »
C’est ainsi qu’est né le petit-déjeuner de fundraising, un Happening de collecte Art & Sciences, pour la Preview de la Fiac en 2013. L’attente est claire : comment collecter plusieurs centaines de milliers d’euros en 1h, au petit matin, en sollicitant de nouveaux contacts ?
La magie de l’instant et les talents artistiques ont fait leur œuvre : les performances de design, de création artistique, vidéo, ont donné corps à cet « esprit de recherche ». Ce moment fut une puissante expérience pour les donateurs devenus alors parties prenantes.